Gerasa

Jordanie | Principautés Arabes


Toponymes connus

  • Gerasa
  • Gerash - جرش Arabic

Description

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Histoire

Suite au désastre de l’Ager Sanguinis – le champ de sang – qui vit, en juin 1119, le massacre de la chevalerie normande et la mort du prince d’Antioche Roger de Salerne, la régence de la principauté échut à son beau frère Baudouin II de Jérusalem. Ce dernier prit si bien à cœur sa nouvelle mission, qu’au milieu de l’année 1121, son ennemi direct, l’atabeg de Damas : Tughtekîn, mena une incursion en Galilée, le croyant trop absorbé par ses affaires antiochéennes.

Le roi, qui se trouvait fortuitement en ses terres, marcha aussitôt contre lui et, passant le Jourdain sur ses traces le 5 juillet 1121, se lança à sa poursuite à travers le Golan, mais sans succès. Il se dirigea alors en représailles dans le Jebel Ajlûn, où Tughtekîn venait l’année précédente de remettre en défense la ville de Gerasa -l’actuelle Gerash – une des nobles cités de l’antique province romaine de la Décapole.

Si une portion de la ville avait été abandonnée depuis longtemps, restait la partie la mieux fortifiée, dans laquelle Tughtekîn avait fait élever une véritable citadelle, réemployant sans doute les énormes blocs taillés par les Romains, ainsi que le suggèrent les chroniques lorsqu’elles évoquent de « grandes pierres carrées ». Baudouin assiégea vigoureusement la place dès son arrivée et réduisit rapidement la maigre garnison damasquine, laquelle eut néanmoins la vie sauve. Considérant qu’il ne pourrait s’y maintenir sans de grandes dépenses et de continuelles fatigues en raison de son éloignement, il préféra, avec l’avis de son conseil, démolir à jamais la forteresse.

Description

L’emplacement exact de la citadelle ne nous est pas connu avec certitude. Une hypothèse avance que les architectes arabes auraient réutilisé le temple d’Artémis – l’édifice dont la taille est la plus considérable du site – afin de le transformer en citadelle. Ses dimensions colossales et les traces de modification du dispositif romain originel pourraient rendre cette théorie crédible, d’autant que ce procédé était fréquemment utilisé. On rencontre, par exemple, ce type de transformations pratiqué par le Francs à Jabla et Saïda (château de la terre), et par les Arabes à Baalbeck, Palmyre – temple de Bêl -, ou encore Bussereth (actuelle Bosra). Hélas, les fouilles et restaurations archéologiques successives ont fait disparaître toute trace d’élément défensif identifiable sur la structure visible aujourd’hui.

Une autre théorie irait dans le sens d’une réutilisation d’un bastion romain situé sur la muraille de la même époque. L’enceinte urbaine est encore largement conservée et il est assez aisé d’imaginer qu’un point fortifié ait pu être aménagé sur ces bases – On retiendra les renforcements largement visibles non loin de la porte sud et du complexe du temple de Zeus, qui en sont, peut être, les vestiges méconnus.