Hisban

Jordanie | Terre d'Oultre Jourdain

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  • Tell Hisban - حسبان Arabic

Description

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Histoire

Situé à une trentaine de kilomètres au sud ouest d’Amman, Hisban – l’antique Hesbon des Ammonites, mentionnée 40 fois dans la Bible – domine, du haut de son tell, la région du wadi Majar, offrant par temps clair un point de vue inégalable en cette partie de la Transjordanie : bien que représentant une faible éminence, la position avantageuse du tell permet de distinguer lorsque le climat est favorable Amman au nord, le massif de Kérak plus au sud ainsi que Jérusalem et Jéricho vers l’ouest.

Le site, occupé depuis la nuit des temps, a vu se succéder les plus grandes civilisations, chacune marquant son passage parmi les 21 strates d’occupation découvertes à ce jour.

Si la présence franque n’a pour l’instant pas été mise en exergue par les archéologues (le village médiéval n’ayant été dégagé qu’en 2004), il semble indéniable que Hisban ait fait partie – au même titre que Tafilet ou Dhiban – du cordon de places fortes secondaires assurant le maillage franc de la princée d’Outre Jourdain. D’autant plus que la ville constituait une halte importante pour les pélerins se rendant de Béthanie (lieu du baptême du Christ – l’actuel wadi Kharrar) au mont Nébo (lieu où, selon la légende, Moïse serait mort après avoir aperçu la Terre Promise).

Ces présomptions d’occupation franque sont en outre renforcées par les chroniques arabes relatant la campagne menée par Saladin contre Kérak en août 1184 : alors que la garnison de Kérak était fortement éprouvée par un siège d’une rare violence, l’armée de secours de Jérusalem, commandée pour l’occasion par le comte Raymond III de Tripoli – homme plein de sagesse et de talent à qui le roi Baudouin IV mourant venait de confier la régence du royaume – avait fait halte à Hisban.

Le sultan, apprenant la présence de l’ennemi à deux jours de marche, mit précipitamment fin au siège pour attaquer et tenter d’anéantir l’armée franque en rase campagne, mettant en application sa « stratégie de Hattin ». Le comte Raymond, en guerrier avisé, préféra attendre les troupes musulmanes à Hisban, position favorable et peu propice aux mouvements d’envergure, pour mieux bousculer l’armée ayyoubide et mener, avec son habilité coutumière, ses troupes jusqu’à Kérak. Les Francs, en colonne compacte, refusèrent ainsi l’engagement général et purent ravitailler la citadelle sans se laisser entamer ni attirer par le harcèlement incessant de la cavalerie arabe. La grande campagne de Saladin se solda cette année là par une simple razzia en Galilée…

De par une occupation humaine continue depuis l’âge de fer et les multiples fouilles qui y furent menées ces dernières décennies, Hisban laisse l’impression d’un amoncellement dépareillé de ruines sur un très petit périmètre.

On retiendra néanmoins la présence d’une église byzantine arasée au sommet du tell, ainsi que celle d’énormes réservoirs d’eau à flan de colline, peut-être les fameuses « piscines d’Hesbon » mentionnées dans la Bible…

De nombreux vestiges de fortifications – essentiellement romains – jalonnent le site, attestant de sa vocation militaire à travers les âges. Les traces d’une hypothétique occupation franque pourraient être recherchées un peu en deçà du tell, près du village actuel, à la base des murs du Qasr Nabulsi