Saladin

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Voilà plusieurs semaines que cette nouvelle biographie de Saladin est parue. Encore une ? Dans un sens, assurément. Dans un autre, on peut dire que celle-ci ne manque pas d’originalité.

L’approche du personnage historique y est radicalement différente de celles proposées par ceux, nombreux, qui se sont déjà adonnés à l’exercice. Le fait est que cette opposition est même l’une des ambitions avouées de son auteur, car Gérald Messadié n’aime pas les légendes et encore moins celles qui s’habillent de faits historiques déformés.

L’ouvrage s’emploie donc a donner plus de couleurs à un homme qui, du coup, perd de sa superbe.

Lorsque, sous la plume de l’auteur, Saladin redevient celui qui égorge par vengeance ou ordonne assassinats et massacres pour servir sa carrière, le drap blanc dumodèle de la chevalerie orientaleest brusquement déchiré.

Finalement, on ne s’étonnera pas du fait que pour la couverture, qui reprend une représentation bien connue de Saladin produite en 1180 par l’école fatimide, l’auteur ait choisi d’en laisser une version presque originale, quand d’autres publications prirent le temps de corriger la vilaine dissymétrie qui vient malheureusement troubler le regard du héros.