Amuda

Turquie | Royaume d'Arménie en Cilicie

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Toponymes connus

  • Amuda
  • Amouda
  • Castellum Amudain Latin
  • Amutay - Ամուտայ Armenian
  • Hemite Kalesi - Hemite Kalesi Turc Contemp.

Description

Français

Histoire

La plaine de Cilicie, cœur fertile du Royaume de Petite Arménie est traversée sur toute sa longueur par le fleuve Ceyhan. Afin de contrôler les rares points de passage permettant de franchir cet obstacle naturel, de nombreuses citadelles furent édifiées le long de son lit. Amuda, du haut de son éminence rocheuse, contrôlait l’un de ces passages stratégiques.

La citadelle fut conquise par le bouillant prince arménien Thoros II en 1145. Les souverains germaniques ayant puissamment concouru au couronnement du premier roi d’Arménie Léon Ier, Amuda fut cédée en 1212 au tout jeune ordre militaire des Chevaliers Teutoniques. Léon Ier, ayant très tôt pris la mesure du rôle salvateur que pouvaient jouer ces moines-soldats dans le défense des passes stratégiques du royaume, renouvela l’expérience en 1236 par la cession aux Teutoniques de la puissante citadelle de Haruniye, aux portes de l’Amanus. Les chevaliers teutoniques, une fois en possession d’Amuda, entreprirent de vastes travaux pour compléter les ouvrages déjà mis en place par les Arméniens et les Byzantins. On leur attribue entre autre l’érection du donjon qui surveille le gué aménagé à ses pieds.

En 1266, lors d’une puissante incursion mamelouke commandée par le sultan Baïbars sur le territoire arménien, la citadelle fut enlevée et mise à sac. Fortement impliqués dans les campagnes militaires menées en Prusse orientale, les frères teutoniques choisirent de ne pas réinvestir la citadelle qui fut tout bonnement abandonnée.

Description

La diversité des techniques architecturales fait tout l’intérêt du site : tandis que le donjon, vaste tour maîtresse quadrangulaire, s’inscrit dans la plus pure tradition militaire occidentale – édifice finement élancé et de largeur assez réduite dont on retrouve les proportions dans de nombreux châteaux rhénans – , la chapelle castrale, située dans la basse cour, évoque quant à elle de nombreux autres sites fortifiés moyen-orientaux.