Salt

Jordanie | Terre d'Oultre Jourdain

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Toponymes connus

  • Salt
  • al-Salt - al-Ṣalt / الصلت Arabic

Description

Français

Histoire

La ville de Salt, dans le Jebel Jil’âd, faisait partie de ces nombreuses possessions franques à l’est du Jourdain que les chroniques semblent avoir oubliées. Pourtant, cette petite cité, située en plein cœur du pays dit de Belqua , dû entrer sous le giron franc dès les premières années du Royaume de Jérusalem. En effet, en 1118 et 1128, la juridiction du seigneur des ‘terres oultre le Jourdain’ s’étend, sans équivoque possible, sur cette région, puisque son seigneur, Romain du Puy, fit don à l’abbaye Notre-Dame de Josaphat des casaux de Bethsura et de La, lesquels faisaient partie prenante de cette terre. La tutelle franque sur Salt n’impliquait néanmoins pas une véritable occupation. En ce sens, les accords de partage des revenus de Salt avec l’atabeg de Damas dont il est fait mention à l’époque de Baudouin II, laisseraient plutôt penser à une co-tutelle franco-damasquine avec occupation précaire par des Francs alors hégémoniques. Cependant, vers 1170, le rapport de force ayant changé sur la rive orientale du Jourdain, cette terre semblait déjà être repassée sous autorité musulmane. Aucune citadelle forte n’ayant eut le temps de défendre la région, ce passage de pouvoir est une totale zone d’ombre historique. Tout juste sait-on que Nur ad-Din fit passer son armée sur ces terres pour aller attaquer Kerak de Moab, et que celle-ci fit halte pendant quelques jours à Ahamant.

Au début du XIIIème siècle, une nouvelle forteresse fut bâtie sur l’ancienne citadelle (probablement d’origine romaine ou byzantine). Les mongols la rasèrent en 1260. Une seul année s’étaient écoulée avant que les mameluks ne décident d’en relever les ruines. L’édifice fut finalement détruit six siècles plus tard, en 1840, par Ibrahim Pasha.

Aujourd’hui, Salt conserve essentiellement les restes de son occupation ottomane. Seule la colline dite al-Quala a su conserver des pierres de sa période médiévale. Sur quelques mètres, dominant un cimetière turc, les restes des courtines de la place forte qui devait jadis couronner la colline sont encore visibles. Au sommet de cette hauteur, un vaste parking et une mosquée moderne ont effacé toutes traces visibles des structures médiévales. En cherchant parmi les habitations qui s’accrochent aux parois, on retrouve ça et là, quelques pierres à bossages caractéristiques d’une autre époque…